J’ai demandé à Chat GPT pourquoi apprendre une langue à l’heure où l’IA traduit tout automatiquement.
La réponse se compose de 6 points : la compréhension culturelle, la pensée critique et la créativité, la communication nuancée, les opportunités professionnelles, l’enrichissement personnel et enfin l’indépendance des technologies.
J’ai ensuite posé la question de l’ordre d’importance de ces idées et le chatbot les a classées dans cet ordre : communication nuancée, compréhension culturelle, opportunités professionnelles, pensée critique et créativité, indépendance des technologies et enrichissement personnel, précisant à la fin que « cet ordre est cependant flexible […]. » et dépend de ce qui est valorisé par la personne qui apprend la langue.
J’ai décidé de discuter du premier de ces points avec le robot et je lui ai donc demandé pourquoi la communication nuancée ne peut être remplacée par l’IA. Voici la réponse du chatbot :
« La communication nuancée ne peut pas être complètement remplacée par l’IA pour plusieurs raisons fondamentales liées aux subtilités du langage, à la complexité des interactions humaines, et aux limitations actuelles de l’intelligence artificielle :
Contexte et Subtilités Culturelles : Le langage est profondément ancré dans le contexte culturel. Les expressions idiomatiques, les références culturelles et les nuances de politesse varient d’une langue à l’autre et même d’une région à l’autre. Une IA peut traduire des mots, mais elle peut avoir du mal à saisir et à restituer les nuances culturelles ou contextuelles, ce qui peut mener à des malentendus.
Intention et Émotion : La communication humaine est souvent chargée d’émotions et d’intentions subtiles qui ne sont pas toujours explicites dans les mots eux-mêmes. Le ton, l’intonation, les pauses, et même les gestes ou expressions faciales jouent un rôle crucial dans le message global. Bien que l’IA progresse dans la reconnaissance des émotions, elle n’a pas encore la capacité de comprendre ou de restituer pleinement ces aspects de manière précise et adaptée à chaque situation.
Polyvalence et Ambiguïté : Le langage humain est intrinsèquement ambigu, avec de nombreux mots ayant plusieurs significations en fonction du contexte. Les humains sont capables de naviguer dans cette ambiguïté grâce à leur compréhension globale du contexte, des relations et de l’intention. Les systèmes d’IA, même avancés, peuvent se tromper dans le choix du sens approprié ou dans l’interprétation des intentions.
Créativité et Invention de Nouveaux Langages : Les humains sont constamment en train de créer de nouvelles expressions, de jouer avec les mots, et de développer des langages propres à des sous-cultures ou groupes spécifiques. L’IA suit des modèles préexistants et pourrait avoir du mal à suivre cette innovation linguistique, surtout dans des environnements sociaux dynamiques.
Réactions Adaptatives : Lors d’une conversation, les humains ajustent constamment leur discours en fonction des réactions immédiates de leur interlocuteur, que ce soit par rapport à leur langage corporel, leur expression faciale ou les mots qu’ils choisissent. Cette adaptabilité instantanée est difficile à reproduire pour une IA, qui suit des algorithmes prédéfinis et manque souvent de la flexibilité requise pour répondre adéquatement à des situations complexes ou inattendues.
Limites Techniques : Même les IA les plus avancées ont des limites techniques, comme des erreurs dans la reconnaissance de la voix, la traduction littérale sans compréhension du contexte, ou des biais inhérents aux données sur lesquelles elles sont formées. Ces limitations peuvent mener à des traductions ou interprétations incorrectes qui nuisent à la communication nuancée.
En résumé, la communication humaine est un processus complexe qui va bien au-delà du simple échange de mots. Elle implique une compréhension profonde du contexte, des émotions, des intentions et des relations interpersonnelles, des aspects que l’IA, dans son état actuel, ne peut pas entièrement reproduire ou remplacer. »
À la lecture de cette réponse, je me dis que le formateur en langue a encore de belles années devant lui. Cependant, si je liste les termes relevant du champ lexical de la nuance dans la réponse de Chat GPT (en fait je lui ai demandé de le faire 😉) j’obtiens : * Subtilités * Contexte * Intention * Emotion * Ambiguïté * Polyvalence * Significations * Adaptative * Complexe * Précise * Restituer * Interprétation * Implicite * Flexibilité * Réactions * Approprié * Invention. Je me suis ensuite amusée à prendre le tableau des descripteurs du CECR (le cadre européen commun de référence pour les langues) afin d’y chercher les termes du champ lexical de la nuance et j’ai obtenu les résultats suivants en comptant le nombre d’occurrences du champ lexical pour chacun des niveaux. Et il ressort que le niveau C1 est celui où le champ lexical de la nuance est le plus important.
Étiquettes de lignes
Nombre de Niveau
A1
7
A2
10
A2+
12
B1
34
B1+
16
B2
39
B2+
33
C1
82
C2
53
(vide)
Total général
286
Alors voici mes questions :
Est-il encore utile d’apprendre une langue si on se contente d’avoir un niveau B1, car un outil de traduction automatique pourrait tout à fait faire le travail beaucoup mieux ?
Pensez-vous qu’il faille atteindre un niveau C1 en langue étrangère pour être en capacité de s’exprimer ou de comprendre les nuances d’un discours ? Et si c’est ce niveau qui doit être visé, quelles sont les pratiques pédagogiques qui permettraient de favoriser la réussite des apprenants tout en maintenant leur motivation ?
Pour terminer, doit-on apprendre les langues autrement à l’ère du développement du big data et des outils d’intelligence artificielle ?
Le développement de l’enseignement des langues et notamment sur objectif spécifique (qui consiste à proposer des cours de langue adaptés aux besoins spécifiques tels que l’anglais pour une équipe d’architectes travaillant sur un projet international ou encore le français pour des infirmiers devant exercer à l’hôpital public) exige un engagement considérable en termes de temps et d’effort de la part du formateur/concepteur. Que ce soit dans le cadre de formations initiales introduisant des cours en langue étrangère dans les écoles et les universités, ou dans le contexte de la formation professionnelle continue, il est impératif que l’acquisition de la langue réponde aux besoins spécifiques des apprenants. Cela favorise leur engagement et leur capacité à appliquer rapidement leurs connaissances en situation professionnelle ou académique. Mais cela reste une activité qui demande beaucoup de temps pour la collecte de documents authentiques, leur analyse et leur transformation en outils pédagogiques.
Cependant, le développement rapide de l’intelligence artificielle, notamment des chatbots et des LLM comme Chat GPT, offre une opportunité de repenser la conception des cours de langue. Des outils tels que Chat GPT, BARD, et magicschool.ai ont inauguré une nouvelle ère permettant d’améliorer les expériences d’apprentissage. De la création de parcours d’apprentissage personnalisés à la mise en place d’évaluations de compétences spécifiques, l’utilisation de l’IA présente de nombreux avantages, mais laisse encore la part belle à la créativité et à l’esprit critique du formateur.
Par exemple, un prompt bien formulé sur Chat GPT nous permet d’obtenir une analyse linguistique d’un texte : champs lexicaux, liste des temps verbaux, actes de langage, ton du texte, etc… Autant d’informations que le formateur en langue pourra réutiliser pour concevoir des activités sur ce texte.
L’outil Magicschool est quant à lui conçu pour faciliter le travail des enseignants, tant dans la conception des cours, que l’évaluation et le suivi des apprenants. Cet outil peut être utilisé quelque soit la discipline enseignée, mais j’évalue ici l’intérêt de cette application dans le domaine de l’enseignement des langues. Pour avoir une illustration détaillée des tests réalisés dans le cadre de la conception d’une séance de FLE de niveau B1-B2 vous pouvez consulter la formation gratuite que j’ai réalisée ici.
La démarche a consisté à tester certaines fonctionnalités (déjà nombreuses) de Magicschool afin d’élaborer des activités de compréhension orale, compréhension écrite, expression orale et expression écrite. J’ai aussi pu élaborer des évaluations et des grilles critériées d’évaluation pour les jeux de rôle. Les outils de Magicschool permettent de créer des quiz, des listes de vocabulaire avec leur définition, des questions de compréhension ou encore des suggestions de devoirs résistant à l’IA. Mais l’outil qui a le plus retenu mon attention en tant que formatrice de FLE est le générateur de questions vidéo youtube. En effet, à partir d’une url de vidéo, l’outil propose des questions (QCM, vrai/faux ou réponses libres) sur le contenu de la vidéo, ce qui permet de gagner un temps considérable sur la conception d’une activité chronophage. L’outil apparait donc particulièrement intéressant et prometteur pour la conception de cours de langue sur mesure même s’il présente des limites.
En effet, certaines questions posées ne sont pas forcément pertinentes dans le cadre de l’acquisition des langues. Certaines réponses proposées aux questions sont erronées. Enfin, dans le cadre de l’enseignement d’une langue sur objectif spécifique, l’outil ne dispense pas d’une réelle analyse du besoin et par conséquent de la collecte de documents et de l’acquisition de connaissances sur le domaine professionnel ou scientifique afin de proposer des activités et des supports pertinents aux apprenants.
Une autre question se pose, c’est celle de la formation des enseignants à l’utilisation de ces outils afin d’en faire une utilisation efficace dans leur travail. Formation aux outils numériques allant de pair avec le développement de l’esprit critique et de la créativité ainsi que de l’expertise dans un domaine professionnel ou scientifique.
En conclusion, L’intelligence artificielle se présente comme un outil qui vient soutenir la conception de cours de langue, ouvrant de nouvelles perspectives aux formateurs et accélérant la préparation des cours. En intégrant ces avancées technologiques à l’interaction humaine, cela permet aux enseignants d’enrichir la diversité des cours. Cette synergie entre l’IA et l’implication humaine peut créer un environnement d’apprentissage dynamique et efficace pour l’acquisition des langues.
l’approche actionnelle est définie par le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues. Elle considère l’apprenant d’une langue comme un acteur social devant accomplir des tâches (qui ne sont pas seulement langagières) dans des circonstances et un environnement donnés, à l’intérieur d’un domaine d’action particulier.
Il est alors pertinent d’utiliser cette approche pour créer des cours de langue sur objectif spécifique (LOS) car elle implique de proposer des activités immergeant l’apprenant dans des situations au plus proche de la réalité qu’il va vivre.
Dans un article précédent, nous avons exploré la définition des objectifs opérationnels et des objectifs pédagogiques dans le cadre de l’enseignement de la langue sur objectif spécifique (LOS).
Aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur les activités que le formateur peut mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs, en utilisant des méthodes telles que la pédagogie par projet, l’approche par problème et la simulation globale.
La pédagogie par projet
La pédagogie par projet permet aux apprenants de travailler sur des projets concrets qui reflètent les situations réalistes qu’ils rencontreront dans leur domaine professionnel. Voici comment vous pouvez l’appliquer :
– Identifier un Projet Réaliste : Choisissez un projet qui reflète les besoins et les intérêts de vos apprenants, et qui est en lien direct avec leur domaine professionnel.
– Définir les Rôles et les Responsabilités : Assignez des rôles spécifiques à chaque apprenant, en fonction de leurs compétences et de leurs intérêts.
– Intégrer les Compétences Linguistiques et Culturelles : Assurez-vous que le projet permette de travailler les compétences linguistiques et culturelles nécessaires.
– Évaluer et Réfléchir : Encouragez les apprenants à réfléchir sur le processus et à évaluer leurs progrès.
Exemple:
Public cible : étudiants en école de commerce ou marketing.
L’approche par problème consiste à présenter aux apprenants un problème concret et à les guider dans le processus de résolution. Voici comment vous pouvez l’appliquer :
– Présenter un Problème Réaliste : Choisissez un problème qui est pertinent pour le domaine professionnel de vos apprenants.
– Guider la Résolution de Problèmes : Encouragez les apprenants à travailler ensemble pour trouver des solutions, en utilisant la langue cible.
– Intégrer les Compétences Linguistiques : Assurez-vous que le processus de résolution de problèmes permette de travailler les compétences linguistiques nécessaires.
La simulation globale est une méthode qui permet aux apprenants de s’immerger dans un environnement simulé qui reflète leur domaine professionnel. Voici comment vous pouvez l’appliquer :
– Créer un Environnement Simulé : Développez un scénario qui reflète les situations réalistes que vos apprenants rencontreront.
– Assigner des Rôles et des Tâches : Donnez à chaque apprenant un rôle spécifique et des tâches à accomplir dans la simulation.
– Intégrer les Compétences Linguistiques et Culturelles : Utilisez la simulation pour travailler les compétences linguistiques et culturelles nécessaires.
La mise en œuvre d’objectifs opérationnels dans le cours de langue sur objectif spécifique nécessite une approche actionnelle et réaliste. En utilisant des méthodes telles que la pédagogie par projet, l’approche par problème et la simulation globale, vous pouvez créer des activités engageantes et pertinentes qui préparent vos apprenants aux situations réelles qu’ils rencontreront dans leur domaine professionnel.
Ces méthodes encouragent non seulement l’apprentissage actif et collaboratif, mais elles permettent également d’intégrer les compétences linguistiques et culturelles de manière significative et contextuelle. En tant que formateur, votre rôle est de guider vos apprenants à travers ces activités, en veillant à ce qu’ils atteignent les objectifs opérationnels et pédagogiques définis.
Aujourd’hui, les opportunités pour se former en utilisant une langue étrangère sont nombreuses et variées. Que ce soit à travers le Programme Erasmus+ en Europe, les programmes en anglais proposés par les universités et les Grandes Écoles, les partenariats internationaux permettant la mobilité des étudiants, ou encore les plateformes de formation en ligne telles que Future Learn en anglais, Fun Mooc en français ou Xuetangx en chinois, l’apprentissage en langue étrangère est à portée de main pour ceux qui le désirent.
Pourquoi étudier ou se former dans une langue étrangère?
Les motivations qui amènent à suivre une formation en langue étrangère sont diverses. Elles peuvent inclure le désir de progresser dans la langue cible, de suivre son conjoint ou sa famille dans un pays étranger et pouvoir y travailler. Ce peut être aussi l’intérêt intrinsèque pour la langue elle-même.
L’attrait pour le contenu spécifique des cours dispensés dans la langue cible est également un moteur assez puissant, comme par exemple s’inscrire à l’atelier des Chefs pour suivre les cours du CAP pâtissier en ligne quand on est américain, qu’on vit à New York et qu’on souhaite maîtriser les techniques culinaires françaises.
L’obtention de certifications de formation dans une langue étrangère offre également des opportunités professionnelles dans des entreprises internationales.
La volonté de vivre une expérience à l’étranger, ou encore la recherche d’un diplôme d’une université prestigieuse sont encore des moteurs incitant à entrer dans une formation en langue étrangère.
Des défis à surmonter
Qu’il s’agisse de développement personnel ou professionnel, il n’a jamais été aussi accessible de se former dans une langue étrangère.Cependant, se former dans une langue étrangère peut également présenter des défis significatifs.
Tout d’abord, il est nécessaire d’atteindre un niveau minimal de compétence linguistique, qui peut varier selon le programme (au minimum un niveau B1 et B2 dans la plupart des cas). Par ailleurs, il faut ajouter à la maîtrise de la langue l’acquisition et la compréhension de subtilités culturelles qui peuvent, par exemple, avoir une incidence sur les attendus lors des évaluations.
Ensuite, il faut accepter le fait que l’apprentissage et la progression seront généralement plus lents que dans sa langue maternelle, en fonction du niveau de maîtrise de la langue cible et des connaissances dans le domaine d’étude. En outre, la rédaction et la préparation de présentations orales dans la langue étrangère demanderont également plus de temps et d’efforts.
Enfin, dans le cadre d’un séjour à l’étranger, l’apprenant peut parfois se sentir isolé s’il a du mal à communiquer avec ses pairs locaux ou s’il se sent exclu en raison de la barrière linguistique.
Et des stratégies à mettre en place
Pour réussir dans cette entreprise ambitieuse, plusieurs stratégies peuvent être mises en place. Je vous livre ici 8 conseils.
En combinant ces conseils avec une approche disciplinée et en cultivant votre motivation vous pouvez maximiser votre succès lors de votre formation dans une langue étrangère. Chacune de ces stratégies peut contribuer à renforcer vos compétences linguistiques et à faciliter votre adaptation à un environnement d’apprentissage en langue étrangère.
Lors d’un précédent article, j’avais abordé les compétences clés du formateur en langue. Aujourd’hui, je me penche sur ces compétences à travers le prisme des virages, transitions et tournants que j’ai empruntés dans mon parcours professionnel, notamment entre la formation en FLE et le domaine des ressources humaines, ainsi que ceux que j’ai observés chez les étudiants que j’accompagne dans leur démarche de reconversion entre deux univers.
Les compétences acquises dans l’enseignement d’une langue étrangère peuvent sembler spécifiques, centrées sur la didactique et la linguistique. Toutefois, en y regardant de plus près, on découvre une multitude d’habiletés et de connaissances parfaitement transposables au domaine des ressources humaines (RH). Et l’inverse est tout aussi vrai. J’explore, dans cet article, les passerelles entre ces deux domaines a priori éloignés.
Gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) et analyse des activités et compétences
L’enseignement d’une langue dans un cadre professionnel implique une approche sur objectif spécifique qui cible des compétences linguistiques particulières en fonction des besoins professionnels ou sectoriels précis de l’apprenant. Cette spécialisation requiert du formateur une fine analyse des métiers et des compétences associées. Par exemple, enseigner le français à un ingénieur n’est pas la même chose qu’à un médecin ou à un avocat. Chaque profession possède son discours, son jargon et sa culture. Le travail du formateur en langue consiste dans un premier temps à analyser l’activité, les compétences à l’œuvre dans un contexte donné en prenant en compte la culture d’entreprise pour fournir un parcours de formation adapté.
Dans le monde des RH, une compréhension précise des métiers et des compétences est tout aussi cruciale. Cela permet non seulement d’identifier les besoins en formation, mais aussi d’aligner les ressources humaines avec la stratégie globale de l’entreprise. Le formateur en langue, avec son expérience en analyse des besoins spécifiques de chaque métier, peut donc transposer son expertise aux RH. Il peut aider à décrypter les compétences clés, à concevoir des formations adaptées et à anticiper les besoins futurs en compétences de l’entreprise.
Ingénierie pédagogique
Conception de cours : Forts de leur expérience en élaboration de programmes de formation, les professionnels RH peuvent aisément concevoir des cursus en langue structurés et efficaces, centrés sur les besoins réels des apprenants. De même, les formateurs en langue peuvent utiliser leurs compétences ingénierie pédagogique pour élaborer des parcours de formation professionnelle répondant aux besoins d’une entreprise.
Animation de formation et gestion des groupes : Les habiletés de communication développées par le RH lui permettent d’animer une session de le cours de langue de manière engageante, en favorisant l’interaction et l’expression de chacun.
Évaluation et suivi : La gestion des performances et le suivi de l’évolution des compétences propres au RH trouvent un écho dans les systèmes d’évaluation mis en place par les formateurs en langue qui ont l’habitude d’utiliser des descripteurs précis permettant de mesure l’atteinte des objectifs d’une formation.
Communication
Les deux métiers nécessitent de communiquer clairement et efficacement afin de réduire au maximum l’incompréhension et le malentendu. C’est par exemple, pour le formateur en langue, expliquer des gestes non verbaux comme le hochement de la tête qui n’a pas la même signification en Grèce et en France ou les particularités de la communication d’un médecin avec son patient à des internes étrangers en France. C’est transmettre des informations complexes et spécifiques comme l’explication de la lecture d’une fiche de paie en RH.
Conduite du changement
La conduite du changement est un art délicat, que ce soit en salle de classe ou au sein d’une organisation. Les formateurs en langue sont rompus à l’art de guider les apprenants à travers des transformations profondes de leurs habitudes linguistiques et de leurs perspectives culturelles. C’est notamment le cas des formations en langue d’intégration qui visent non seulement l’acquisition de connaissances linguistiques et culturelles mais également l’adhésion aux valeurs du pays d’accueil. Les formateurs établissent alors des objectifs clairs, anticipent les résistances, soutiennent les étapes de progression et célèbrent les réussites. D’une manière similaire, les professionnels des RH orchestrant une conduite du changement doivent tracer une vision, gérer les réticences, assurer un suivi continu et reconnaître les efforts. Dans les deux cas, la capacité à écouter activement, à communiquer efficacement et à instaurer un climat de confiance est primordiale.
Conclusion
Loin d’être cloisonnés dans leurs domaines respectifs, le formateur en langue et le professionnel RH possèdent un ensemble de compétences qui, une fois croisées, offrent une multitude de possibilités. Qu’il s’agisse d’analyser des compétences, de concevoir des programmes de formation, de communiquer efficacement ou de gérer le changement, les compétences acquises dans l’un de ces domaines peuvent être précieusement appliquées à l’autre. Lors des transitions professionnelles, il est essentiel d’évaluer les compétences transférables, car elles constituent des atouts majeurs pour la réussite d’un projet de reconversion.
Si vous cherchez un formateur pour apprendre une langue étrangère, intuitivement, vous pensez qu’un natif incarnera l’idéal du professeur de langue.
Prenons l’anglais. Considérez vous que le professeur d’anglais idéal est né à Londres ou à New York? Alors que vous allez vous installer pendant quelques années à Singapour pour un emploi dans une entreprise internationale. Ou bien, la banque pour laquelle vous travaillez va vous envoyer régulièrement superviser sa filiale en Afrique du Sud.
D’où est natif votre professeur idéal? Et cela est-il gage d’une formation efficace?
L’enseignement des langues étrangères est en effet un domaine qui nécessite une compréhension des fonctionnements de la langue, de la culture, et des méthodologies d’enseignement, ce qui va au-delà de la capacité à parler une langue, qu’elle soit première ou seconde. Explorons la question.
Compétences linguistiques
Le locuteur natif possède une maîtrise implicite de la langue, y compris de ses nuances, de son argot et de ses expressions idiomatiques, ce qui lui permet d’apporter des connaissances très précises selon les contextes de communication. Cependant, s’il n’a pas de formation linguistique, il pourrait rencontrer des difficultés à expliquer les concepts grammaticaux de manière claire ou à faire comprendre le sens d’un nouveau mot. À l’inverse, le locuteur non natif a une connaissance explicite des structures et du lexique qui lui permet d’anticiper les difficultés ou les erreurs fréquentes.
Compétences culturelles
Le locuteur natif a une compréhension profonde de la culture du pays dans lequel il vit ou a vécu et peut faire référence à des situations authentiques. Pour le locuteur non natif, il faudra avoir séjourné longtemps dans le pays pour pouvoir s’imprégner en profondeur de la culture et garder le contact à travers des lectures et différents médias. Mais attention, un locuteur natif francophone français ne pourra pas forcément connaître la culture québécoise ou celle d’un autre pays de la Francophonie.
Compétences pédagogiques
Enfin, que l’enseignant soit un locuteur natif ou non, l’absence de compétences pédagogiques entraîne plusieurs risques : celui de ne pouvoir être en capacité d’évaluer le niveau d’entrée en formation de l’apprenant, de ne pouvoir proposer une formation pertinente et adaptée au besoin de ce dernier ou encore de ne pas mettre en œuvre des activités favorisant un engagement actif de l’apprenant. Pour l’enseignant locuteur non natif, le sentiment d’insécurité linguistique, ou pour reprendre une expression de développement personnel – le syndrome de l’imposteur – peut lui faire craindre de ne pas être à la hauteur et affecter sa confiance en tant qu’enseignant.
Conclusion
La question du locuteur natif vs non natif est bien plus complexe qu’il n’y paraît. En effet, un enseignant locuteur français ne pourra connaître l’ensemble des variantes régionales utilisées dans l’ensemble des pays de la Francophonie, pas plus que la diversité des cultures. Par ailleurs, la difficulté à recruter pour certaines langues amène à recruter des locuteurs natifs qui n’ont aucune formation en pédagogie et qui auront par conséquent des difficultés à animer un cours de langue efficace. La clé réside alors dans le développement de compétences linguistiques, culturelles et pédagogiques des enseignants.
Concevoir une formation en langue, répondant à des objectifs opérationnels en entreprise, commence par l’analyse des besoins.
Dans cet article, nous passons à l’étape suivante : la définition des objectifs pédagogiques.
1- S’appuyer sur l’enquête terrain
L’analyse des besoins vous a amené à collecter les informations sur le quotidien professionnel de vos apprenants. Quelles tâches doivent-ils réaliser et surtout, parmi ces tâches, lesquelles imposent de parler la langue étudiée?
Vous êtes allé(e) plus loin, vous avez pu consulter des documents professionnels. Vous avez trouvé des vidéos en lien avec le sujet et vous avez consulté des sites professionnels. Beau travail d’enquêteur!
2- cheminer de l’activité vers la communication
Qu’avez-vous retenu? Quelles sont les différentes tâches nécessitant de communiquer?
De quel type de communication s’agit-il? Écrite? Orale? Compréhension, expression? Interactions?
Et la grammaire dans tout ça?
Vous avez l’impression d’être submergés?
Ok, bon, alors je vais vous donner un exemple, pour vous montrer que ce n’est vraiment pas insurmontable.
Voici la liste des activités de téléconseillers issues de leur fiche poste :
vérifier l’identité du client en lui posant des questions permettant de vérifier les informations apparaissant à l’écran
écouter et reformuler la demande du client afin d’y répondre le plus exactement possible
si besoin, rediriger le client vers un autre service
renseigner les bases de données en fonction des informations collectées et des actions à réaliser
➡️On note que les 3 premières activités nécessitent des compétences en compréhension et en expression orale dans le cadre d’interactions.
➡️ On remarque que la dernière activité relève de l’expression écrite.
Focus sur la première activité, quelles sont les compétences linguistiques dont le téléconseiller a besoin?
formuler des questions sur l’identité du client pour vérifier, par exemple, son nom, son prénom, son adresse mail.
compétences linguistiques :
grammaire :
les adjectifs interrogatifs quel(s)/quelle(s)
le verbe être au présent
vocabulaire : nom, prénom, adresse (mail ou postale
compétences socio-culturelle:
les expressions élémentaire de salutation
les formules de politesse
3- …Pour en revenir à l’activité professionnelle
Les objectifs pédagogiques sont clairement définis : l’apprenant doit être capable :
d’utiliser les adjectifs interrogatifs quel(s)/quelle(s)
de conjuguer le verbe être au présent
de maîtriser le vocabulaire élémentaire de l’état civil
d’utiliser des formules de salutation et de politesse.
Ces objectifs pédagogiques doivent être en lien avec l’objectif opérationnel : “vérifier l’identité du client en lui posant des questions permettant de vérifier les informations apparaissant à l’écran”
La mise en œuvre de ces objectifs devra donc se faire à travers des activités incluant des situations réalistes, les plus proches des situations que vont vivre les apprenants.
décalage entre le besoin analysé pour le cours et le besoin réel au travail
Les actions de formation professionnelle sont essentielles pour aider une organisation ou un individu à atteindre ses objectifs, en comblant les écarts de compétences.
Ce qui se passe le plus souvent
En langue, qu’il s’agisse de formations individuelles ou collectives, il y a toujours évaluation du niveau en amont de la formation. Ce test de positionnement, qui peut être automatisé ou non, peut faire intervenir un enseignant ou prendre la forme d’une auto-évaluation.
Le résultat du test de positionnement permettra de situer le niveau de maîtrise de la langue sur l’échelle proposée par le CECRL de débutant complet A0 à C2, utilisateur expérimenté.
La suite : une proposition de formation avec un programme correspondant aux compétences listées dans le CECRL en fonction du niveau de l’apprenant. Le nombre d’heures de formation, lui, dépend, du budget que peut allouer le service formation ou de la prise en charge de l’OPCO.
Le résultat : une formation de langue générale, plus ludique que les cours d’anglais de 4ème (mais pas sûr) et l’opportunité de pratiquer à l’oral en petits groupes ou en individuel.
Cependant, quels liens pourra faire l’apprenant entre sa formation et son quotidien au travail (à part saluer au pied de l’ascenseur)? Combien de temps lui faudra-t-il pour utiliser la langue de manière opérationnelle? Osera-t-il le faire en dehors de la classe?
L’écart entre le cours de langue standardisé et les besoins spécifiques de l’apprenant nous amène à poser la question de la construction de la réponse apportée à ce besoin.
Un des leviers à actionner se trouve au niveau de l’analyse du besoin. En quoi est-elle si importante? Quels sont les impacts sur la construction du déroulé de la formation?
Un ou des besoins spécifiques?
Besoin de communiquer
Le premier besoin exprimé est celui de la commande, l’apprenant ou le groupe d’apprenants devront être capables de s’exprimer dans la langue cible. Cependant, selon le contexte, des besoins de communication particuliers vont émerger.
Le lexique
C’est la première chose à laquelle on pense lorsqu’il s’agit de s’exprimer en langue étrangère dans un contexte particulier. Qu’il s’agisse de musique, de médecine ou de droit, chaque univers professionnel possède une terminologie qui lui est propre. Cependant, apprendre des listes de vocabulaire n’est pas suffisant.
La culture
Là encore, cela semble évident: les rituels de négociation varient selon les pays. Les horaires de bureau sont différents en France et en Norvège. Le management américain ne peut pas être transposé dans tous les pays du monde.
Chaque culture possède des caractéristiques spécifiques. C’est également vrai pour le milieu professionnel. La culture de la restauration est très différente de celle du milieu hospitalier. Les rapports hiérarchiques, la façon de communiquer vont varier d’un environnement à un autre.
Les canaux de communication et l’environnement
Rédiger des mails de relance, animer une réunion, échanger avec les collègues d’une manière informelle à la cafétéria … Nous changeons de posture, de niveau de langue, tout au long d’une journée de travail. Nous construisons notre discours de manière différente en fonction du canal de communication et de l’environnement.
Ces besoins sont des besoins linguistiques et socioculturels. Ils impliquent pour le concepteur du cours de collecter des données sur le métier, les discours, les pratiques et les activités de l’apprenant.
Besoins pédagogiques
Mais comment l’apprenant va-t-il s’approprier la langue? Comment apprend-il? Quels sont les moyens mis à sa disposition?
La collecte de données concernant l’apprenant et son environnement d’apprentissage est fondamentale car ces indications permettront de faire des prédictions. Il sera possible d’anticiper le temps nécessaire à sa progression, d’élaborer les solutions à mettre en œuvre en cas de difficultés.
Les représentations de l’apprenant sur son apprentissage
De nombreux apprenants arrivent en formation avec leur représentation d’un “bon cours de langue”. Cela est lié à leur histoire, et ils reproduisent souvent ce qu’ils ont vécu. Ils demandent par exemple des cours de grammaire parce que dans leur expérience, l’apprentissage de la grammaire était au centre. Prendre en compte ces représentations permet d’aborder la question du besoin pédagogique et de proposer d’autres approches à l’apprenant.
Les conditions d’apprentissage
Combien de temps pourra-t-il consacrer à l’apprentissage?
Le lieu, un bureau isolé ou un open space peuvent être pour le premier un avantage, pour le second un frein à son apprentissage, en fonction de la modalité pédagogique choisie.
L’apprentissage aura-t-il lieu en présentiel ou en ligne?
La question du handicap
Des difficultés spécifiques, comme la dyslexie, doivent être prises en compte pour la préparation du programme.
Les besoins pédagogiques vont influer directement sur la conception du programme de formation et les choix pédagogiques.
besoins et motivation
La dernière catégorie de besoin est le besoin ressenti par l’apprenant concernant la formation en langue. Quelle place occupe cette formation? S’agit-il d’un besoin essentiel pour la carrière de l’apprenant? L’apprentissage de la langue est-il un moyen de manifester sa motivation auprès d’un management étranger?
La question de la motivation est, de mon point de vue, la plus importante et la plus délicate.
Lorsque j’interroge les étudiants sur leur besoin, il correspond toujours, dans un premier temps, à la commande de l’entreprise. Le besoin exprimé pourrait même être qualifié de normatif. Il faut parler français parce que je travaille dans une entreprise française. J’ai besoin du français pour obtenir la nationalité française.
Mais après quelques questions, les frustrations, les lacunes, les manques ressentis ressortent car l’apprenant ne comprend pas les sous-entendus lors des échanges informels Ce peut aussi être une passion tout à fait personnelle, la pâtisserie, par exemple, qui amène l’apprenant à s’intéresser au fonctionnement de la langue étrangère.
L’analyse des besoins doit être mise en lien avec les raisons profondes qui motivent l’apprenant. Ces dernières sont importantes à prendre en compte car elles ont un rôle à jouer dans les choix pédagogiques et la construction des séances de formation.
S’interroger sur la façon dont l’apprenant apprend, ce qui le rassure, ses motivations amène à enrichir l’accompagnement, à choisir un style d’animation ou une modalité pédagogique particulière.
En guise de conclusion
L’analyse du besoin vient compléter le test de niveau de langue à l’entrée en formation et permet d’individualiser le parcours de formation.
Cette analyse va permettre de collecter des données pour l’élaboration du contenu (le lexique spécifique à un domaine professionnel par exemple), mais également pour la conception du programme et le choix des modalités pédagogiques. Enfin, l’analyse du besoin va apporter des indications essentielles pour l’accompagnement et l’animation des séances de formation.
Sources bibliographiques :
Long, M. (2005), Second language Needs Analysis, Cambridge, CUP
Mangiante, J.-M., Parpette Ch (2004) Le français sur Objectif spécifique : de l’analyse des besoins à l’élaboration du cours, Paris, Hachette
Mourlhon-Dalliès, F (2008) Enseigner une langue à des fins professionnelles, Paris, Didier
Vous vous êtes enfin décidées, vous allez enseigner en ligne. Qu’il s’agisse de s’inscrire sur une plateforme comme Preply, de sous-traiter pour un centre de formation proposant des cours en ligne, ou de vous lancer dans l’entreprenariat, l’enseignement en ligne sera différent des cours que vous animez en présentiel.
Dans cet article, je vous propose d’aborder les différentes dimensions de l’organisation du cours en ligne au travers de 4 parties. Nous partirons de l’organisation matérielle pour nous pencher sur l’organisation temporelle dans un second temps. La troisième partie abordera l’organisation de la classe virtuelle et la dernière, l’organisation de la préparation des cours en ligne.
Vous voici armées de quelques pistes pour mettre en place vos cours en ligne. A vous de jouer !
article publié le 24 janvier 2021 et mis à jour le 28 octobre 2022
Qu’il s’agisse de cours de français sur objectif, de français de spécialité ou encore de travailler sur le développement de compétences interculturelles, l’analyse de l’activité, des tâches et des comportements, en amont de la conception des parcours de formation, est fondamentale.
En effet, le contenu ne pourra être pertinent et les résultats de l’apprentissage opérationnels que s’ils répondent aux besoins spécifiques des apprenants dans le contexte de leur exercice professionnel.
Pour analyser l’activité, les tâches et les comportements à adopter dans une situation de travail particulière, plusieurs approches s’offrent à l’ingénieur pédagogique.
Tout d’abord, les entretiens avec les futurs apprenants peuvent porter sur la thématique : la mécanique, la chirurgie, la cuisine, la finance, etc… Cette approche permet essentiellement à l’ingénieur pédagogique ou au concepteur de formation de prendre connaissance du domaine professionnel de l’apprenant, dont il est souvent éloigné, qui lui est peut-être inconnu.
Une seconde approche est l’analyse procédurale. Il s’agit ici d’identifier les tâches et étapes nécessaires à la réalisation de celles-ci. Cette analyse permet de prendre connaissance de ce que fait l’apprenant, des différentes étapes, des compétences nécessaires pour réaliser les actions.
Cependant, si ces deux premières approches sont essentielles à la collecte d’informations et de matériel pour la conception de parcours pédagogiques, Elles sont insuffisantes pour comprendre ce qui se joue au niveau des représentations, des attitudes déterminées culturellement et des comportements.
La méthode des incidents critiques apporte alors une technique permettant aux ingénieurs pédagogiques d’appréhender la dimension comportementale, mais elle est aussi transposable au niveau de l’animation de formation. A ce niveau, elle permet aux apprenants de prendre conscience des différences culturelles pouvant être à l’origine de conflits (exprimés ou non), des attitudes adoptées face à un problème, en situation de travail, dans le but de proposer des solutions de manière individuelle ou collective.
Cette méthode a tout d’abord été décrite par John C. Flanagan en 1954 dans le Psychological Bulletin. Elle a, en premier lieu, été utilisée pour comprendre les facteurs de risques associés à une situation de travail, ou encore les exigences d’une fonction, afin de proposer des mesures correctives. Par la suite, elle a évolué vers une démarche permettant d’améliorer la compréhension de constructions psychosociales issues de l’expérience de différents acteurs. Ainsi, elle a pu être employée lors de formations interculturelles, de formations de gestion, de formations à la gestion du stress, et elle a également été utilisée dans les domaines du marketing, de la relation client ou du recrutement.
Pour ce qui est des formations, cette méthode est particulièrement adaptée au travail de groupe car elle permet de confronter les croyances et représentations de chaque individu dans le cadre d’une démarche réflexive. Au-delà, la méthode peut conduire à la co-construction de nouveaux référentiels et de nouvelles compétences.
Comment créer une séquence pédagogique à partir de cette méthode?
La séquence présentée ci-dessous vise à illustrer les étapes clés de la méthode des incidents critiques.
Cette séquence vise à développer des compétences interculturelles chez des médecins étrangers intervenant en secteur hospitalier. Afin de mettre en place cette séquence, nous avons choisi de partir d’un document déclencheur, une vidéo pédagogique diffusée sur la chaîne Youtube de la Haute Autorité de Santé : annonce d’un dommage associé aux soins, disponible à l’adresse suivante : https://youtu.be/UOs9XyCFkcA .
La situation choisie est par conséquent volontairement problématique et vise à travailler sur la dimension éthique de la communication, les valeurs telles que la transparence et la coopération ainsi que l’empathie.
La méthode des incidents critiques apparaît tout d’abord utile pour comprendre les comportements professionnels, les attitudes et les agir, dans une situation donnée. Dans le cadre de formations professionnelles, elle apporte une démarche dont l’objectif est de modifier les pratiques, en proposant un développement de la réflexion des apprenants sur leurs représentations, leurs ressentis, leurs pratiques et leurs façons de penser. Dans le cadre de la didactique des langues, cette méthode permet d’amener l’apprenant à prendre du recul sur ses représentations, ses valeurs, ses façons d’agir afin de mettre en place des stratégies d’adaptation aux nouvelles situations culturelles auxquelles il est confronté.
article publié le 5 décembre 2020 et modifié le 18 octobre 2022
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